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Page:Hugo - La Légende des siècles, 2e série, édition Hetzel, 1877, tome 2.djvu/392

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Il me voit m’avancer, moi l’immense éclaireur,
Se dresse, et, frémissant, écoute avec horreur
S’il n’entend pas marcher mes chevaux invisibles.
Il me jette des noms sauvages et terribles,
Et voit en moi la bête errante dans les cieux.
140Or nous sommes le nord, les lumières, les yeux,
Sept yeux vivants, ayant des soleils pour prunelles,
Les éternels flambeaux des ombres éternelles.
Je suis Septentrion qui sur vous apparaît.
Sirius avec tous ses globes ne serait
145Pas même une étincelle en ma moindre fournaise.
Entre deux de mes feux cent mondes sont à l’aise.
J’habite sur la nuit les radieux sommets.
Les comètes de braise elles-mêmes jamais
N’oseraient éclairer des flammes de leurs queues
150Le chariot roulant dans les profondeurs bleues.
Cet astre qui parlait je ne l’aperçois pas.
Les étoiles des cieux vont et viennent là-bas,
Traînant leurs sphères d’or et leurs lunes fidèles,
Et, si je me mettais en marche au milieu d’elles
155Dans les champs de l’éther à ma splendeur soumis,
Ma roue écraserait tous ces soleils fourmis !


LE ZODIAQUE

Qu’est-ce donc que ta roue à côté de la mienne ?
De quelque point du ciel que ta lumière vienne,