Page:Hugo Rhin Hetzel tome 2.djvu/22

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ici G―, qui écoutait avec un intérêt de plus en plus profond, ôta son chapeau, et, s’adressant au charlatan de sa voix la plus gracieuse et la plus adoucie : — Pardon, monsieur, mais vous ne nous dites rien du groupe des gamases ?

— Qui parle là ? dit l’homme, jetant un coup d’œil sur l’assistance, mais sans surprise et sans hésitation. Ce vieux ? Eh bien, mon vieux, dans le groupe des gamases je n’ai trouvé qu’une espèce, c’est un dermanyssus, parasite de la chauve-souris pipistrelle.

— Je croyais, reprit G― timidement, que c’était un glyciphagus cursor.

— Erreur, mon brave, répliqua le Sbrigani. Il y a un abîme entre le glyciphagus et le dermanyssus. Puisque vous vous occupez de ces grandes questions, étudiez la nature. Consultez Degeer, Hering et Hermann. Observez (j’écrivais toujours) le sarcoptes ovis, qui a au moins une des deux paires de pattes postérieures complète et caronculée ; le sarcoptes rupicaprae, dont les pattes postérieures sont rudimentaires et sétigères sans vésicule et sans tarses ; le sarcoptes hippopodos, qui est peut-être un glyciphage…

— Vous n’en êtes pas sûr ? interrompit G― presque avec respect.

— Je n’en suis pas sûr, répondit majestueusement le charlatan. Oui, je dois à la sainte vérité d’avouer que je n’en suis pas sûr. Ce dont je suis sûr, c’est d’avoir recueilli un glyciphage dans les plumes du grand-duc. Ce dont je suis sûr, c’est d’avoir trouvé, en visitant des galeries d’anatomie comparée, des glyciphages dans les cavités, entre les cartilages et sous les épiphyses des squelettes.

— Voilà qui est prodigieux ! murmura G―.

— Mais, poursuivit l’homme, ceci m’entraîne trop loin. Je vous parlerai une autre fois, messieurs, du glyciphage et du psoropte. L’animal extraordinaire et redoutable que je vais vous montrer aujourd’hui, c’est le sarcopte. Chose effrayante et merveilleuse ! l’acarien du chameau, qui ne ressemble pas à celui du cheval, ressemble à celui de l’homme. De là une confusion possible, dont les suites seraient funestes (j’écrivais toujours). Étudions-les, messieurs ; étudions ces monstres. La forme de l’un et de