Page:Hugo Rhin Hetzel tome 2.djvu/99

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Comme il cherchait à approfondir le sens lugubrement ironique de cette inscription, la porte s’ouvrit lentement, le cheval entra, et Pécopin fut comme un homme qui passe brusquement du plein soleil de midi dans une cave. La porte s’était refermée derrière lui, et le lieu dans lequel il venait d’entrer était si ténébreux qu’au premier moment il se crut aveuglé. Il apercevait seulement à quelque distance une large lueur blême. Peu à peu ses yeux, éblouis par la lumière surnaturelle des antichambres qu’ils venaient de traverser, s’accoutumèrent à l’obscurité, et il commença à distinguer, comme dans une vapeur, les mille piliers monstrueux d’une prodigieuse salle babylonienne. La lueur qui était au milieu de cette salle prit des contours, des formes s’y dessinèrent, et au bout de quelques instants le chevalier vit se développer dans l’ombre, au centre d’une forêt de colonnes torses, une grande table lividement éclairée par un chandelier à sept branches, à la pointe desquelles tremblaient et vacillaient sept flammes bleues.

Au haut bout de cette table, sur un trône d’or vert, était assis un géant d’airain qui était vivant. Ce géant était Nemrod. À sa droite et à sa gauche siégeaient sur des fauteuils de fer une foule de convives pâles et silencieux, les uns coiffés du bonnet à la mauresque, les autres plus couverts de perles que le roi de Bisnagar.

Pécopin reconnut là tous les fameux chasseurs qui ont