Aller au contenu

Page:Hugues - Les Synodes du Désert, tome I.djvu/102

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Synode des Cévennes.


Fragment.[1]


Je ſouſſigné, Jean Veſſon, paſteur extraordinaire de la province du Languedoc, en Cévennes, déclare en préſence de Meſſieurs les paſteurs & anciens que, durant la lecture de la parole de Dieu, léchant de ſes louanges & la prédication de ſa parole, [ſ]'il arriva[it] qu’il y eût

  1. .
    Synode des Cévennes du 3 mai 1718

    Le 3 mai 1718, s’ouvrit ce second synode des Cévennes. Le travail de réorganisation se heurtait chaque jour à de nouvelles difficultés. A côté du parti des Inspirés, on rencontrait d’autres religionnaires d’esprit rassis, sincères, se rappelant et aimant les anciennes formes du culte proscrit, qui n’admettaient pas qu’en ces temps troublés les choses ne se passassent pas ainsi qu’ils les avaient connues avant la Révocation, et qui demandaient à Antoine Court, à Corteiz, aux autres prédicants, en vertu de quelle autorité ils convoquaient les assemblées et qui leur avait donné le droit de prêcher. Dans une de leurs dernières courses du côté de Bédarieux (mars 1718), lorsqu’ils avaient voulu pénétrer dans le Haut-Languedoc, Corteiz et Court avaient trouvé des religionnaires qui leur avaient demandé leurs «lettres de créance d et s’étaient montrés assez mal disposés à leur endroit. Là, était le péril. Pour le conjurer, ils formèrent «le projet de passer dans les pays étrangers pour demander à quelque académie l’ordination en forme.» Le synode s’occupa de cette question et approuva le projet qui lui était soumis par Corteiz et Antoine Court. «Il fut néanmoins trouvé à propos que les deux prédicateurs ne quitteraient pas tous les deux à la fois les églises et qu’ils ne passeraient que l’un après l’autre dans les pays étrangers.» — «Il fut délibéré, ajoute Corteiz, dans le synode tenu le mois de mai en l’an 1718 qu’un prédicateur d’entre les proposants s’en allât auprès des pasteurs qui exercent légitimement la charge du St-Ministère pour être examiné dans la doctrine. Alors l’assemblée synodale jeta les yeux sur moi et me pria de faire ce voyage.» — Relation historique etc.

    Corteiz partit au mois de juin, se rendit à Genève, et de là à Zurich. Il subit un examen, fut reçu et consacré pasteur le i5 août 1718. Il rentra en France sur la fin du mois d’octobre de la même année.

    Synode du 21 novembre 1718.

    A peine fut-il de retour qu’on réunit au mois de novembre un nouveau synode. On n’en possède qu’un article, celui qui concerne Jacques Pierredon. C’est dans cette assemblée cependant qu’Antoine Court fut consacré pasteur. « La première proposition, dit Corteiz, qui fut apportée dans ce synode fut celle-ci : Puisque la bonté de Dieu a fait parvenir le St-Ministère parmi nous, il est expédient, pour la conservation dudit ministère au milieu de nous, de conférer ledit ministère à un autre prédicateur des plus dignes et des plus capables ; et comme M. Court avait déjà été élu pour l’administration des sacrements dans un autre synode, comme il a été dit, il fut prié de se présenter pour être examiné en vie, mœurs et doctrine.» (Relation historique etc.) Court a laissé dans ses mémoires des renseignements plus complets sur les délibérations de ce synode. «Il se tint alors», dit-il,