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Page:Hugues - Les Synodes du Désert, tome I.djvu/110

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III.

Les paſteurs & propoſants n’iront point dans les maiſons où il y aura ſoupçon qu’ils aiment quelque fille d’un amour temporel, & cela pour éviter les ſcandales & les maux qui pourraient ſe gliſſer ; & les anciens font exhortés d’y veiller ſoigneuſement.


    des synodes et ameuta autour de lui une partie du Bas-Languedoc (la Vaunage). Ce fut le commencement d’un schisme qui dura trois ans, bouleversa les églises naissantes et ne prit fin qu’avec la mort de son auteur.

    Colloque du 13 décembre 1720.

    «Le 13 décembre 1720, assemblés en colloque au nombre d’un ministre et deux proposants, et vingt cinq anciens, a été conclu et délibéré comme s’ensuit :
    « Premièrement, on a approuvé les règlements faits dans le synode des Cévennes du 20 septembre 1720.
    «En second lieu, après avoir recueilli les voix, le colloque a déposé et interdit de sa charge le sieur Vesson, proposant, dans le Désert en France : 1e pour cause de schisme, s’étant séparé de la compagnie de ses frères et refusé de se trouver dans le synode, sans qu’il ait jusqu’ici fait paraître aucune raison légitime qui l’eut pu engager à cela ; en 2e lieu, pour avoir administré le sacrement de saint baptême à des enfants, sans qu’il eut aucun pouvoir de le faire, n’ayant point d’ordination ni approbation des anciens élus et choisis par les fidèles. Ce qui est un grand crime et une grande irrégularité, 1° par ce qu’il y a des ministres qui ont reçu toutes les formalités requises pour faire cette sainte fonction ; 2° parce que c’est faire revivre l’erreur des Marcionites et autoriser celle de l’Eglise romaine qui s’imaginent que la nécessité autorise hommes et femmes, sans produire aucune solide raison pour appuyer le sentiment, au lieu que la religion chrétienne que nous devons professer nous enseigne qu’il n’y a que ceux qui ont reçu une légitime et ample vocation dans un temps de paix par une assemblée de pasteurs et professeurs qui puissent le faire dans un temps de persécution où il n’y a point de ministres, ni moyen d’en avoir. Il est permis, à la vérité, à des anciens élus à la pluralité des voix d’établir un homme en qui ils connaissent des qualités requises au St-Ministère, de lui donner la puissance et l’autorité de faire toutes les fonctions d’un pasteur. Mais ledit Sr Vesson n’a été établi ni reçu dans aucun consistoire de ministres ni dans aucun consistoire d’anciens, comme il a été dit. C’est pour quoi il n’a eu aucun droit d’administrer ledit St-Sacrement : la confession de foi dressée d’un commun accord par les églises réformées de France, et la discipline ecclésiastique à laquelle nous nous conformons, autant qu’il nous est possible, condamne son procédé sur ce sujet et sur les autres cas de sa déposition. Le 25e article de la confession dit qu’une église ne peut pas subsister, s’il n’y a un ordre sacré et inviolable : or ledit Sr Vesson, faisant secte à part, rompt ce sacré ordre ; le 31e article de ladite confession dit que nul ne se doit ingérer de sa propre autorité ; le 25e article de la discipline ecclésiastique dit que, quand un pasteur serait approuvé de son troupeau et du ministre prochain, il faut que la chose soit autorisée par le synode. — En troisième lieu, il a été interdit et déposé pour avoir lu à Meyrueis une lettre diffamatoire et supposée, disant faussement que le sieur Elzière l’avait envoyée à Durand et aux autres, et pour avoir méprisé, calomnié les anciens élus à la pluralité des voix, les appelant ivrognes, coquins et voleurs. — En 4e lieu, pour crime de parjure, n’ayant pas tenu ce qu’il avait promis à la grotte du château de Fressac et de n’être pas allé avec le frère Deleuze,