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Page:Hugues - Les Synodes du Désert, tome I.djvu/88

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VII.

En ſeptième lieu qu’on doit écouter la parole de Dieu comme la ſeule règle de notre foi, & en même temps réfuter toute prétendue révélation dans laquelle nous n’avons rien qui puiſſe ſoutenir notre foi. Et à cauſe des grands ſcandales qui font arrivés de notre temps, les paſteurs font obligés d’y veiller avec ſoin.

VIII.

En huitième lieu que les paſteurs, ayant l’approbation des anciens, doivent faire toutes les fonctions de leur charge, prêcher, adminiſtrer les ſacrements [&] bénir les mariages.

IX.

En neuvième lieu qu’on doit veiller ſur la conduite des paſteurs, & ſ'ils commettent quelque crime qui ſoit en ſcandale à leurs frères & à l’Egliſe, ils doivent être démis de leur charge pour quelque temps, à moins qu’un tel témoigne un repentir général.


    3me Synode des Cévennes du 13 mars 1716.

    Les obstacles contre lesquels on se heurtait, pour le rétablissement de l’ordre, et les difficultés que suscitait le parti des Inspirés, les mesures à prendre pour organiser les petites communautés protestantes, les mesures d’ordre et de discipline, firent l’objet des délibérations du troisième synode qui se réunit le 13 mars. «Le 13 mars, les prédicateurs devaient encore s’assembler pour prendre de nouvelles mesures contre le fanatisme dont on souhaitait avec ardeur de voir la fin.» (Mss. Court, n° 46.) Pierre Corteiz, parlant de ce même synode, dans une lettre du ler-aoùt 1716 : «Moi et mes confrères», dit-il, «nous nous sommes assemblés tous pour délibérer comment pouvons-nous faire pour bien nous ménager dans notre conduite. Après avoir invoqué le saint nom de Dieu et consulté ce que nous devons répondre à ceux qui nous disent que les sacrements vont et sont joints avec la prédication et que par conséquent on ne les leur doit pas refuser, je leur ai communiqué comme M. P.(ictet) ne me l’avait pas conseillé et à raison de quoi je n’oserai rien entreprendre jusqu’à un nouvel ordre.» — Mss. Court, n° 17, vol. G.

    Très-probablement, les mêmes prédicants qui avaient assisté au premier synode de 1715, assistaient à ces deux derniers synodes. Corteiz cette fois s’y trouvait. «Il ne s’était pas trouvé», dit Antoine Court, «à la première assemblée synodale que j’avais convoquée, parce qu’il était alors dans les pays étrangers. A son retour, il n’approuva pas seulement ce que j’avais fait ; il entra aussi dans toutes les vues que je me proposais pour l’avenir.» Ce fut même sur la demande de ses collègues qu’il partit pour la Suisse vers la fin du mois de mai 1716, afin de consulter les pasteurs de Genève sur le point de savoir si les prédicants pouvaient, n’étant pas régulièrement consacrés pasteurs, administrer les sacrements. Il était accompagné dans cette course par Bonbonnoux. (Mss. Court, n0 17, vol. G .) A son retour il traversa le Dauphiné et rencontra le pasteur Jacques Roger, qui essayait, lui aussi, au milieu de grandes difficultés, d’établir une ébauche d’organisation parmi les protestants de cette province. Quelques semaines auparavant, celui-ci, qui avait entendu parler des mesures d’organisation qu’on essayait de faire adopter en