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Page:Hugues - Les Synodes du Désert, tome I.djvu/89

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X.

En dixième lieu que les paſteurs étant arrivés dans un lieu, ils ſe doivent informer quels font les vices les plus communs & les plus éminents, pour y apporter toute forte de remèdes pour en interrompre le cours.

XI.

En onzième lieu que tous les paſteurs ſe doivent joindre enſemble, de ſix en ſix mois, pour voir ſ'ils ont eu tous ſoin de viſiter les malades, ordonné les collectes pour les ſecourir, en un mot, ſ'ils ont rempli le devoir de leur charge ſans reproche.

XII.

En douzième lieu que, ſ'il vient quelque cas qui demande une aſſémblée avant les ſix mois pour décider de quelque choſe, comme pour appliquer quelque cenſure à quelque paſteur ou à quelque troupeau ou pour quelque autre cas ſurvenu, trois paſteurs avec quelques anciens ſe pourront aſſembler en colloque pour cela.


    Languedoc, s’était rendu à Euzet-les-bains (canton de Vézenobres, Gard) pour conférer avec Antoine Court sur le grave sujet qui le préoccupait ; et Court raconte qu’il l’avait entretenu fort en détail de tout ce que l’on avait fait «pour établir dans les églises les règlements qui pussent servir à l’extinction du fanatisme, à la suppression des prédicantes, à la sûreté des assemblées.» Il n’eut pas de peine à démontrer l’importance de ces règlements ; et lorsque Corteiz, revenant de Suisse avec Bonbonnoux, rencontra Roger, il se concerta facilement avec ce dernier sur les mesures à prendre. « Nous fîmes avantageusement rencontre, dit-il, de M. Roger qui était nouvellement de retour en Dauphiné. Nous lui proposiàmes la nécessité d’un ordre dons nos églises opprimées, nous lui montrâmes quelques articles des règlements que nous avions dressés en Languedoc. M. Jacques Roger approuva fort ce procédé, et dit que, avant de se séparer, il fallait ajouter quelques articles aux règlements de la discipline, selon l’occurence du temps, aux règlements précédents, ce que nous fimes heureusement le 22 août de l’année 1716...» Relation historique des principaux événements qui sont arrivés à la religion protestante depuis la révocation des Edits de Nantes, l’an 1685. jusques à l'an présent 1728, par Corteiz. — Mss. Court, n° 17, vol. H .) Vouland ajoute dans ses mémoires ; n Dans ce temps-là, M. Corteis, étant revenu..., ils se trouvèrent avec M. Bouteau et M. Roger. Ils résolurent la tenue d’un synode où ils appelèrent plusieurs anciens, et où l’on dressa quelques articles pour arrêter le fanatisme... Il se trouva à ce synode six prédicateurs avec M. R[oger], ministre, qui faisait un septième...» — Mss. Court, n° 17, vol. B. C’est ce nouveau synode du 22 août 1716 qui, réuni à celui du 2 mars 1717, forme la première pièce de ce recueil. Ce dernier synode fut convoqué dans les Cévennes. Antoine Court y «fut choisi à la pluralité des suffrages avec Corteiz pour administrer les sacrements.» (Mss. Court, n" 46.) Il ne profita pas cependant de la permission : il craignait, dit-il, n que les infirmes dans la foi ne le crussent pas assez autorisé.»