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et monumens de l’amérique.

c’est le hasard qui l’a fait découvrir à des chasseurs espagnols, il n’y a pas trente ans ; car les Indiens se plaisent à cacher aux blancs tout ce qui est l’objet d’une antique vénération. La forme de ce téocalli, qui a eu six, peut-être même sept étages, est plus élancée que celle de tous les autres monumens de ce genre : sa hauteur est à peu près de dix-huit mètres, tandis que la longueur de sa base n’est que de vingt-cinq ; il est par conséquent presque de moitié plus bas que la pyramide de Caïus Cestius, à Rome, qui a trente-trois mètres de hauteur. Ce petit édifice est tout construit en pierres de taille d’une grandeur extraordinaire, et d’une coupe très-belle et très-régulière : trois escaliers mènent à sa cime ; le revêtement de ses assises est orné de sculptures hiéroglyphiques ; et de petites niches qui sont disposées avec beaucoup de symétrie : le nombre de ces niches paroît faire allusion aux trois cent dix-huit signes simples et composés des jours du Cempohualilhuitl, ou calendrier civil des Toltèques.

Le plus grand, le plus ancien et le plus célèbre de tous les monumens pyramidaux d’Anahuac, est le téocalli de Cholula. On