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vues des cordillères,

amusé à faire cet ouvrage, en l’honneur du peuple vaincu, dans le style mexicain. Les naturels de la côte nord-ouest de l’Amérique n’ont jamais été comptés parmi les peuples très-civilisés, et cependant ils sont parvenus à exécuter des dessins dans lesquels des voyageurs anglois ont admiré la justesse des proportions[1].

Quoi qu’il en soit, il paroît certain que le relief d’Oaxaca représente un guerrier sorti du combat, et paré des dépouilles de ses ennemis. Deux esclaves sont placés aux pieds du vainqueur. Ce qui frappe le plus dans cette composition, ce sont les nez, d’une grandeur énorme, qui se trouvent répétés dans les six tètes vues de profil. Ces nez caractérisent essentiellement les monumens de sculpture mexicaine. Dans les tableaux hiéroglyphiques conservés à Vienne, à Rome, à Veletri, ou au palais du vice-roi, à Mexico, toutes les divinités, les héros, les prêtres même, sont figurés avec de grands nez aquilins, souvent percés vers la pointe, et ornés de l’amphisbène, ou du serpent mystérieux

  1. Dixom’s Voyage, p. 272.