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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/193

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vues des cordillères,

humain comme de l’étude de cette immensité de langues que nous trouvons répandues sur la surface du globe. Ce seroit se perdre dans un dédale de conjectures, que de vouloir assigner une origine commune à tant de races et de langues diverses. Les racines du sanskrit trouvées dans la langue persane, le grand nombre de racines du persan, et même du pehlvi, que l’on découvre dans les langues d’origine germanique[1], ne nous donnent pas le droit de regarder le sanskrit, le pehlvi, ou la langue ancienne des Mèdes, le persan et l’allemand, comme dérivant d’une seule et même source. Il seroit absurde sans doute de supposer des colonies égyptiennes partout où l’on observe des monumens pyramidaux et des peintures symboliques ; mais comment ne pas être frappé des traits de ressemblance qu’offre le vaste tableau des mœurs, des arts, des langues et des traditions qui se trouvent aujourd’hui chez les peuples les plus éloignés les uns des autres ? Comment ne pas indiquer, partout où elles se présentent, les analogies de structure dans les langues, de style dans

  1. Adelung’s Mithridates, Th. I, s. 277, Schlegel, über Sprache und Weisheit der Inder, s. 7.