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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/194

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et monumens de l’amérique.

les monumens, de fictions dans les cosmogonies, lors même que l’on ne peut prononcer sur les causes secrètes de ces ressemblances, et qu’aucun fait historique ne remonte à l’époque des communications qui ont existé entre les habitans des divers climats ?

En fixant les yeux sur les moyens graphiques que les peuples ont employés pour exprimer leurs idées, nous trouvons de vrais hiéroglyphes, tantôt cyriologiques, tantôt tropiques, comme ceux dont l’usage paroît avoir passé de l’Éthiopie en Égypte ; des chiffres symboliques, composés de plusieurs clefs, destinés à parler plutôt aux yeux qu’à l’oreille, et exprimant des mots entiers, comme les caractères chinois ; des syllabaires, comme ceux des Tartares-Mantchoux, dans lesquels les voyelles font corps avec les consonnes, mais qui sont propres à être résolus en lettres simples ; enfin, de vrais alphabets, qui offrent le plus haut degré de perfection dans l’analyse des sons, et dont quelques-uns, par exemple le coréen, d’après l’observation ingénieuse de M. Langlès[1], parois sent encore indiquer

  1. Voyage de Norden, édition de Langlès Tom. III, p. 296.