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vues des cordillères,

le passage des hiéroglyphes à l’écriture alphabétique.

Le nouveau continent, dans son immense étendue, présente des nations arrivées à un certain degré de civilisation : on y reconnoît des formes de gouvernement et des institutions qui ne peu voient être que l’effet d’une lutte prolongée entre le prince et les peuples, entre le sacerdoce et la magistrature : on y trouve des langues, dont quelques unes, comme le grônlandois, le cora, le tamanaque, le totonaque et le quichua[1], offrent une richesse de formes grammaticales que, dans l’ancien continent, on n’observe nulle part, sinon au Congo et chez les Basques, qui sont les restes des anciens Cantabres ; mais, au milieu de ces traces de culture et de ce perfectionnement des langues, il est remarquable qu’aucun peuple indigène de l’Amérique ne s’étoit élevé à cette analyse des sons qui conduit à l’invention la plus admirable, on pourroit dire la plus merveilleuse de toutes, celle d’un alphabet.

  1. Archiv für Ethnographie, B. I, s. 345. Vater, s. 206.