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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/196

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et monumens de l’amérique.

Nous voyons que l’usage des peintures hiéroglyphiques étoit commun aux Toltèques, aux Tlascaltèques, aux Aztèques, et à plusieurs autres tribus qui, depuis le septième siècle de notre ère, paroissent successivement sur le plateau d’Anahuac ; nulle part nous ne trouvons des caractères alphabétiques : on pourroit croire que le perfectionnement des signes symboliques, et la facilité avec laquelle on peignoit les objets, avoient empêché l’introduction des lettres. On pourroit citer, à l’appui de cette opinion, l’exemple des Chinois qui, depuis des milliers d’années, se contentent de quatre-vingt mille chiffres, composés de deux cent quatorze clefs ou hiéroglyphes radicaux : mais ne voyons-nous pas chez les Égyptiens l’usage simultané d’un alphabet et de l’écriture hiéroglyphique, comme le prouvent indubitablement les précieux rouleaux de papyrus trouvés dans les enveloppes de plusieurs momies, et représentés dans l’Atlas pittoresque[1] de M. Denon ?

Kalm rapporte, dans son Voyage en Amé-

  1. Kalms Reise, B. III, s. 416.