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vues des cordillères,

collection conservée au palais du vice-roi, à Mexico, j’ai vu des fragmens de peintures relatives à chacun des objets dont nous venons de faire l’énumération.

On doit être frappé de l’extrême ressemblance que l’on observe entre les manuscrits mexicains conservés à Veletri, à Rome, à Bologne, à Vienne et au Mexique ; au premier abord on les croiroit copiés les uns des autres : tous offrent une extrême incorrection dans les contours, un soin minutieux dans les détails, et une grande vivacité dans les couleurs qui sont placées de manière à produire les contrastes les plus tranchas : les figures ont généralement le corps trapu comme celles des reliefs étrusques ; quant à la justesse du dessin, elles sont au-dessous de tout ce que les peintures des Hindoux, des Tibétains, des Chinois et des Japonois offrent de plus imparfait. On distingue dans les peintures mexicaines des têtes d’une grandeur énorme, un corps excessivement court, et des pieds qui, par la longueur des doigts, ressemblent à des griffes d’oiseau : les têtes sont constamment dessinées de profil, quoique l’œil soit placé comme si la figure étoit vue