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et monumens de l’amérique.

« que ces peintures conte noient des choses cachées qu’aucun étranger ne devoit apprendre. » Ce ne fut qu’avec beaucoup de peine que le père Gilbar parvint à se procurer un de ces cahiers qu’il envoya à Lima pour le faire voir au père Cisneros, savant rédacteur d’un journal[1] qui a été traduit en Europe. Plusieurs peronnes de ma connaissance ont eu en main ce livre de l’Ucayale, dont toutes les pages étoient couvertes de peintures : on y distingua des figures d’hommes et d’animaux, et un grand nombre de caractères isolés, que l’on crut hiéroglyphiques, et qui étoient rangés par lignes, avec un ordre et une symétrie admirables : on fut frappé surtout de la vivacité des couleurs ; mais comme personne à Lima n’avoit eu occasion de voir un fragment de manuscrits aztèques, on ne put juger de l’identité du style entre des peintures trouvées à une distance de huit cents lieues les unes des autres.

Le père Cisneros voulut faire déposer ce livre au couvent des missions d’Ocopa ; mais, soit que la personne à laquelle il le confia le

  1. El Mercurio peruano.