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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/268

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et monumens de l’amérique.

Le Codex Borgianus ; a été commenté par le jésuite Fabrega, originaire du Mexique. Pendant mon dernier séjour en Italie, en 1805, le chevalier Borgia, neveu du cardinal de ce nom, eut la bonté de faire venir le manuscrit mexicain avec son commentaire, de Veletri à Rome. Je les ai examinés soigneusement : les explications du père Fabrega m’ont paru souvent arbitraires et très-hasardées. J’ai fait graver une partie des figures qui ont le plus fixé ma curiosité ; j’ai ajouté à chaque groupe, représenté sur la quinzième Planche, la citation du Codex Borgianus et celle du manuscrit italien qui doit lui servir de commentaire.

No i. Un animal inconnu, orné d’un collier et d’une espèce de harnois, mais percé de dards : Fabrega le nomme lapin couronné, lapin sacré. On trouve cette figure dans plusieurs rituels des anciens Mexicains. D’après les traditions qui se sont conservées jusqu’à nos jours, c’est un symbole de l’innocence souffrante : sous ce rapport, cette représentation allégorique rappelle l’agneau des Hébreux, ou l’idée mystique d’un sacrifice expiatoire destiné à calmer la colère de la