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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/304

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et monumens de l’amérique.

paxi. La ligne qui marque la limite inférieure des neiges perpétuelles se trouve à une hauteur qui excède un peu celle du Mont-Blanc ; car cette dernière montagne, placée sous l’équateur, ne se couvriroit de neiges qu’accidentellement. La température constante qui règne sous cette zone fait que la limite des glaces éternelles n’offre pas ces irrégularités que l’on observe dans les Alpes et dans les Pyrénées. C’est à la pente septentrionale du Chimborazo, entre cette montagne et le Carguairazo, que passe le chemin qui conduit de Quito à Guayaquil, vers les côtes de l’Océan Pacifique. Les mamelons couverts de neiges qui s’élèvent de ce côté, rappellent, par leur forme, celle du dôme de Gouté, vu de la vallée de Chamonix. C’est sur une arête étroite qui sort du milieu des neiges, sur la pente méridionale, que nous avons tenté de parvenir, non sans danger, MM. Bonpland, Montufar et moi, à la cime du Chimborazo. Nous avons porté des instrumens à une hauteur considérable, quoique nous fussions entourés d’une brume épaisse, et fort incommodés par la grande rareté de l’air. Le point où nous nous sommes arrêtés pour