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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/380

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et monumens de l’amérique.

périodes de treize jours, selon que l’histoire étoit plus ou moins démaillée. Auprès de la série périodique des hiéroglyphes des années ou des jours, étoient représentées, dans des peintures brillantes de couleurs, hideuses par les formes et par l’extrême imperfection du dessin, mais souvent naïves et ingénieuses par la composition, les migrations des peuples, leurs combats, et les événemens qui avoient illustré le règne de chaque roi. On ne sauroit nier que Valadès, Acosta, Torquemada, et, dans ces derniers temps, Siguenza, Boturini et Gama, n’aient tiré des lumières de peintures qui remontoient jusqu’au septième siècle. J’ai eu moi-même entre les mains des peintures dans lesquelles on reconnoissoit les migrations des Toltèques : mais je doute que les premiers conquérans espagnols aient trouvé, comme l’affirme Gomara[1], des annales qui, année par année y traçoient les événemens pendant huit siècles. Les Toltèques avoient disparu[2] quatre cent soixante-huit ans avant l’arrivée de Cortez ; le peuple que les Espagnols trouvèrent établi dans la vallée de

  1. Gomara, Conquista de Mexico, Fol. cxix.
  2. Voyez plus liant, p. 99.