Aller au contenu

Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/389

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
368
vues des cordillères,

On peut être frappé de l’extrême dissemblance qui se trouve entre les sept langues dans lesquelles nous venons d’indiquer les nombres cardinaux. Les langues américaines sont aussi éloignées les unes des autres qu’elles le sont des langues tartares. Ce manque d’analogie ne doit cependant pas être allégué comme une preuve contre l’opinion que les peuples américains ont eu d’anciennes communications avec l’Asie orientale. Les différens groupes de peuples tartares, les Mantchoux et les Oïgours, dont les derniers, deux siècles avant notre ère, ont émigré des bords du Selinga vers le plateau de Turfan, situé sous les 43° 30′ de latitude, parlent des langues qui différent plus entre elles que l’allemand et le latin. Lorsque des tribus d’une même origine sont séparées, pendant une longue suite des siècles, par des mers et de vastes déserts, leurs idiomes ne conservent qu’un très-petit nombre de racines et de formes communes.

De même que les Mexicains, en parlant de l’année d’un cycle, plaçoient les nombres cardinaux ce, ome, jei, devant le nom de quatre hiéroglyphes lapin, canne, silex et