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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/391

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vues des cordillères,

quinze unités, ou trois quarts de vingt. En comptant, le Mexicain ne nommoit pas les multiples de dix que les Arabes appellent nœuds, mais les multiples de vingt. Il disoit : un-vingt, cem-pohualli ; deux-vingts, om-pohualli ; trois-vingts, yei-pohualli ; et quatre-vingts, nahui-pohualli. Cette dernière expression est identique avec celle employée en françois. Il est presque superflu d’observer ici que les Mexicains ne connoissoient pas la méthode de donner aux signes des nombres des valeurs de position[1], méthode admirable, inventée soit par les Hindoux, soit par les Tibétains[2], mais également ignorée des Grecs[3] des Romains, et des peuples civilisés de l’Asie occidentale. Les Mexicains accoloient leurs hiéroglyphes des nombres à peu près comme les Romains répétoient les lettres de leur alphabet, qui leur servoient de chiffres. On ne sauroit être surpris de voir que l’arithmétique mexicaine ne présente pas d’hiéroglyphe simple pour des centaines au-dessus

  1. La Place, Expos., Tom. II, p. 276.
  2. Georgii Alph. Tibet. C. xxiii, p. 637.
  3. Delambre, sur les fonds et les analogues des Grecs. (Œuvres d’Archimède, par Peyrard, p. 575.)