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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/98

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et monumens de l’amérique.

d’Iraca, près de Tunja, où il vécut dans les exercices de la pénitence la plus austère, pendant l’espace de deux mille ans.

Cette fable indienne, qui attribue au fondateur de l’empire du Zaque la chute d’eau du Tequendama, réunit un grand nombre de traits que l’on trouve épars dans les traditions religieuses de plusieurs peuples de l’ancien continent. On croit reconnaître le bon et le mauvais principe personnifiés dans le vieillard Bochica, et dans sa femme Huythaca. Le temps reculé où la lune n’existoit point encore, rappelle la prétention des Arcadiens sur l’antiquité de leur origine. L’astre de la nuit est peint comme un être malfaisant qui augmente l’humidité sur la terre, tandis que Bochica, fils du Soleil, sèche le sol, protège l’agriculture, et devient le bienfaiteur des Muyscas, comme le premier Inca fut celui des Péruviens.

Les voyageurs qui ont vu de près le site imposant de la grande cascade du Tequendama, ne seront pas surpris que des peuples grossiers aient attribué une origine miraculeuse à ces rochers qui parois sent avoir été taillés par la main de l’homme ; à ce gouffre