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Page:Humboldt - Vues des Cordillères, 1816, tome 1.djvu/99

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vues des cordillères,

étroit dans lequel se précipite une rivière qui réunit toutes les eaux de la vallée de Bogota ; à ces iris qui brillent des plus belles couleurs, et qui changent de forme à chaque instant ; à cette colonne de vapeurs qui s’élève comme un nuage épais, et que l’on reconnaît à cinq lieues de distance, en se promenant autour de la ville de Santa-Fe. La sixième Planche ne peut donner qu’une foible idée de ce spectacle majestueux. S’il est difficile de décrire les beautés des cascades, il l’est encore plus de les faire sentir par le secours du dessin. L’impression qu’elles laissent dans l’âme de l’observateur dépend du concours de plusieurs circonstances : il faut que le volume d’eau qui se précipite soit proportionné à la hauteur de la chute, et que le paysage environnant ait un caractère romantique et sauvage. La Pissevache et le Staubbach, en Suisse, ont une très-grande élévation, mais leur masse d’eau n’est pas très-considérable. Le Niagara et la chute du Rhin, au contraire, offrent un énorme volume d’eau, mais leur hauteur ne surpasse pas cinquante mètres. Une cascade environnée de collines peu élevées produit moins d’effet