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De L’Éditeur.

ajoutons, troisiémement, que M. Hume affectie en vain ne voir aucune différence entre la conjondion ou la contiguité, & la liaison. Où est l’homme de bon-sens qui pourrait croire que les choses, dont on dit qu’elles sont produites les unes par les autres, ne tiennent pas plus ensemble, que les différens grains qui composent un monceau de sable ?

Enfin, quand il dit que la liaison n’est que dans notre esprit, n’est-ce pas toujours une liaison ? Et les idées des choses ne sont d’ailleurs liées entr’elles que parce que les, choses elles-mêmes le sont.

On peut encore reprocher à M. Hume plusieurs contradictions. Dans le tems, par exemple, qu’il affirme que la liaison des choses n’est que dans, notre esprit, il ne laisse pas d’avancer ( Essai V. 2 Part.) qu’il y a une harmonie préétablie entre le cours de la nature & la suite de nos idées ; que le hasard est un mot vuide de sens, & que nos pensées ne suivent jamais d’autre ordre & d’autre chemin que ceux qui leur