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Préface.

sont tracés par les objets extérieurs, &c. Tout son Essai sur la liberté suppose une liaison nécessaire. Dans la seconde partie de cet Essai, il se fait à lui-même cette objection ; c’est que, si les actes de la volonté sont assujettis aux mêmes loix que les opérations méchaniques de la matière, il y a une chaîne de causes nécessaires, &c.

Suivant ses principes, il devoit répondre qu’il n’y a point de cause, point de nécessité, point de force, &c., & rejeter en conséquence l’objection comme frivole. Mais, au lieu de cela, il n’imagine d’autre solution que de recourir au mystere. Mylord Bolingbrocke a dit fort judicieusement, (tome III de ses Œuvres, p. 541) « que les Philosophes se rendoient ridicules, lorsqu’ils rejetoient la réalité d’une cause découverte par les phénomenes, sous le simple prétexte qu’ils ne pouvoient se faire une idée de la causalité, ni concevoir une raison suffisante & qui leur explique pourquoi & comment cette causalité existe. »