Page:Hume - Œuvres philosophiques, tome 1, 1788.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
20
Préface.

Cela donne lieu à diverses obsérvations de M. Leland. Il remarque d’abord que cet axiome ne peut regarder que les causes méchaniques & nécessaires ; & qu’appliqué aux causes intelligentes & libres, bien-loin de demeurer axiome, il devient la plus fausse de toutes les propositions.

De plus, M. Hume avoue, par la bouche de l’Epicurien qu’il introduit, que cette maniere de conclure a lieu par rapport aux hommes, parce que, connoissant plusieurs de leurs ouvrages, nous sommes par-là en état & en droit de juger de quoi ils sont capables. Mais, ne sommes-nous pas dans le même cas à l’égard de Dieu ? Cette partie de la nature, dont le spectacle frappe nos yeux, ne nous fournit-elle pas le même genre de connoissances ?

N’y appercevons-nous pas assez d’indices de sagesse, de puissance & de bonté, pour conclure qu’un Être, qui fait actuellement tant de choses belles & bonnes, en a fait autrefois, en fait ailleurs, & en fera dans la suite, qui ont eu, ont, & auront les mêmes caracteres.