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sur les Passions.

3. Pour réussir dans cette recherche, il faut faire avant tout quelques réflexions sur certaines propriétés, dont l’influence se manifeste dans tous les actes de l’entendement, & dans toutes les passions, & qui cependant ont été à peine effleurées par les philosophes. La premiere, c’est l’association des idées, ou ce principe qui facilite le passage d’une idée à l’autre. Quelle que soit la variabilité & la vicissitude de nos pensées, le changement qu’elles subissent ne se fait pas absolument sans ordre & sans méthode : nous passons, pour l’ordinaire, d’une chose à celle qui lui est semblable, ou qui lui est contiguë, ou qui en est l’effet[1] : à une idée présente à l’imagination succede naturellement une autre idée, attachée à la premiere par un de ces trois rapports ; ce rapport applanit, pour ainsi dire, le chemin, & devient l’introducteur de l’idée.

La seconde propriété de l’esprit humain qui entre dans l’explication de notre sujet,

  1. V. les Essais Philos. sur l’Entendement humain, Essai III.