J’interroge :
— De quel côté, selon vous, maître, s’oriente la réaction ?
— C’est clair comme le jour : dans le mouvement qui se prépare, il se fera une prédominance de la psychologie sur la physiologie. Mais je ne vois pas encore les chefs, les têtes de colonne de ce mouvement. Dans les gens qui viennent après nous, je discerne des gens d’un très grand talent, comme Huysmans, comme Maupassant, comme Mirbeau, comme Rosny, comme Margueritte, comme Hennique, comme d’autres encore ; mais en dehors de l’indépendance et de l’envolée libre de tout talent, ces nouvelles fournées de la gloire me semblent se rattacher encore à l’école naturaliste.
Et, tenez, à ce propos, je veux vous faire part d’une idée qui m’est toute personnelle. Ma pensée, en dépit de la vente plus grande que jamais du roman, est que le roman est un genre usé, éculé, qui a dit tout ce qu’il avait à dire, un genre dont j’ai tout fait pour tuer le romanesque, pour en faire des sortes d’autobiographies, de mémoires de gens qui n’ont pas d’histoire.
Mais ce n’est point assez encore. Pour moi il y a une nouvelle forme à trouver que le roman pour les imaginations en prose, et l’inventeur et les propagateurs de cette forme, qu’ils soient matérialistes, spiritualistes, symbolistes, n’importe quoi en