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histoire naturelle

plus courts et ses gros orteils beaucoup plus petits, toutes proportions gardées[1]. »

« Le vrai orang, dit-il ailleurs, c’est-à-dire celui d’Asie, celui de Bornéo, n’est pas conséquemment le pithecus ou singe sans queue que les Grecs et spécialement Galien ont décrit. Ce n’est ni le pongo, ni le jocko, ni l’orang de Tulpius, ni le pygmy de Tyson ; c’est un animal d’une espèce particulière, comme je le prouverai de la façon la plus claire dans les chapitres suivants, à l’aide des organes vocaux et du squelette. » (Loc. cit., p. 64.)

Quelques années plus tard, M. Radermacher, qui occupait un emploi élevé dans le gouvernement des colonies hollandaises des Indes, et qui était un membre zélé de la Société batave des arts et des sciences, publia[2] une description de l’île de Bornéo, qui a été écrite entre 1779 et 1781, et, parmi beaucoup d’autres sujets intéressants, contient quelques documents sur les orangs. La plus petite espèce d’orangs-outangs, c’est-à-dire celle de Vosmaer et d’Edwards se trouve, dit-il, seulement à Bornéo et principalement aux environs de Banjermassing, Mampauwa et Landak. Il a vu plusieurs de ces singes durant son séjour aux Indes, et aucun d’eux n’avait plus de 2 pieds de haut. L’espèce la plus grande, souvent regardée comme un mythe, continue Radermacher, en serait peut-être un encore sans les efforts du résident de Rembang, M. Palm, qui, en revenant de Landak à Pontania, tua un de ces singes d’un coup de fusil et l’envoya à Batavia, conservé dans de l’esprit-de-vin, pour être transporté en Europe.

La lettre de Palm, qui décrit sa capture, est ainsi conçue : « J’envoie à Votre Excellence, contre toute attente,

  1. Camper, Œuvres, I, p. 56.
  2. Radermacher, Verhandelingen van het Bataviaasch Genootschapp, IIe Decl. derde druk, 1826.