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de l’homme et des animaux.

lequel elles se dessinent, est identique avec celui des principaux sillons correspondants de l’homme[1].

La surface du cerveau d’un singe américain nous offre une sorte de carte rudimentaire de celle du cerveau humain ; et, chez les singes anthropomorphes, les détails accusent une ressemblance de plus en plus marquée jusqu’à ce que ce soit seulement par des caractères mineurs, tels que la grandeur plus considérable de la cavité des lobes antérieurs, la constante présence de fissures ordinairement

  1. M. Huxley n’a point parlé d’un trait distinctif auquel Gratiolet attachait une extrême importance, à savoir : l’ordre du développement des circonvolutions. Selon lui, chez les singes, ce sont les circonvolutions temporo-sphénoïdales qui apparaissent les premières, et le développement se termine par les circonvolutions frontales. Le contraire a lieu chez l’homme, les frontales apparaissent les premières, les temporo-sphénoïdales se dessinent en dernier lieu. De ce fait résultait, selon le regrettable anatomiste, qu’aucun arrêt de développement ne saurait rendre le cerveau des singes plus semblable à celui de l’homme qu’il ne l’est dans l’âge adulte ; il en différera, au contraire, d’autant plus qu’il sera moins développé. Cette conclusion a été combattue par R. Wagner et par Vogt. Le premier a reconnu « une analogie bien décidée (analogie et homologie) entre la série successive des phases du développement du cerveau humain et les degrés de développement des singes les plus inférieurs jusqu’aux singes supérieurs anthropoïdes. » Il y a aussi, d’après le même auteur, « une ressemblance très-marquée entre les hémisphères presque lisses du cerveau humain à vingt mois, et les hémisphères privés de plis des petits ouistitis. » Wagner reconnaît encore la ressemblance de cerveaux de fœtus de six à sept mois et celle d’un grand nombre de singes supérieurs (cité par Vogt, Leçon sur l’homme, p. 216). Vogt, de son côté, fait remarquer que nul observateur n’a encore étudié le développement des embryons nègres ou hottentots du cinquième au septième mois ; ce qui est vrai pour notre race n’est point nécessairement tel pour les autres races. D’ailleurs c’est Gratiolet lui-même qui a constaté que le nègre suit, relativement aux sutures du crâne, une loi inverse de celle du blanc ; les sutures antérieures s’ossifient les premières chez le nègre ; les dernières chez le blancs. Il en résulte des conséquences énormes quant au développement mental. M. Touchard, dans un mémoire sur le développement comparé de la face chez le nègre et chez le blanc, les a très-nettement exposés (Bull. de la Soc. d’anthr., 1866, p. 526). (Trad.)