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sur quelques ossements humains fossiles.

humains qui aient été découvertes dans ce qui peut s’appeler un état fossile. L’une ou l’autre peut-elle, à un degré appréciable quelconque, diminuer à nos yeux ou remplir l’espace qui, anatomiquement, existe entre l’homme et le singe anthropomorphe ? ou bien ni l’une ni l’autre de ces formes ne se distingue-t-elle plus profondément de la structure moyenne du crâne humain que ne le font, à notre connaissance, les crânes normalement développés étudiés jusqu’à ce jour ?

Il est impossible de se former une opinion quelconque sur ce double problème, sans entrer dans l’étude préliminaire des variétés que nous montre la structure humaine en général, sujet qui a été jusqu’à ce jour imparfaitement étudié, quoique, même pour exposer ce que nous en savons, les limites de ce travail soient insuffisantes et m’obligent à ne tracer qu’une esquisse incomplète.

L’anatomiste le moins expert sait parfaitement qu’il n’y a pas un seul organe du corps humain dont la conformation générale ne varie dans des limites plus ou moins étendues chez les divers individus. Le squelette offre des proportions variables et même, jusqu’à certains points, différentes. Les muscles qui meuvent les os changent notablement leurs points d’insertion, les variétés dans le mode de distribution des artères sont soigneusement classées en raison de l’importance chirurgicale qu’offre la connaissance de leurs anomalies. Les caractères cérébraux sont extrêmement variables, car rien n’est moins constant que la forme et le volume des hémisphères, le nombre des circonvolutions de la surface du cerveau et j’ajouterai — ces caractères eux-mêmes, plus inconstants que tous les autres, que très-imprudemment on a tenté de donner comme caractères distinctifs de l’homme à savoir : la corne postérieure du ventricule latéral, le petit hippocampe et le