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TRAITÉ DE LA LUMIÈRE.


morceaux, à peine capables de faire remarquer quelque effet de la réfraction.

2. La première connaissance, qu’en a eu le public, est due à M. Érasme Bartholin, qui a donné la description du cristal d’Islande avec celle de ses principaux phénomènes. Mais je ne laisserai pas de donner ici la mienne, tant pour l’instruction de ceux qui n’auront pas vu son livre, que parce que dans quelques-uns de ces phénomènes il y a un peu de différence entre ses observations et celles que j’ai faites, m’étant appliqué avec beaucoup d’exactitude à examiner ces propriétés de la réfraction, afin d’en être bien sûr devant que d’entreprendre d’en éclaircir les causes.

3. Si l’on regarde à la dureté de cette pierre, et à la qualité qu’elle a de pouvoir être facilement fendue, il faut plutôt l’estimer être une espèce de talc que non pas du cristal. Car une pointe de fer l’entame aussi facilement que d’autre talc, ou que de l’albâtre, dont il égale la pesanteur.

4. Les morceaux qu’on en trouve sont de la figure d’un parallélépipède oblique, chacune des six faces étant un parallélogramme ; et il souffre d’être fendu selon toutes les trois dimensions, parallèlement à deux de ses faces opposées. Même tellement, si l’on veut, que toutes les six faces soient des rhombes égaux et semblables. La figure ici ajoutée (Fig. 19) représente un morceau de ce cristal. Les angles obtus de tous les parallélogrammes, comme ici les angles C, D, sont de 101 degrés 52 minutes, et par conséquent les aigus, comme A et B, de 78 degrés 8 minutes.