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Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/209

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III


BIENTÔT les chaleurs accablantes s’atténuèrent ; les longues journées s’écourtèrent, l’air fraîchit, les ciels faisandés perdirent leur bleu, se peluchèrent comme de moisissure. L’automne revenait, ramenant les brouillards et les pluies ; M. Folantin prévit d’inexorables soirées, et, effrayé, il dressa de nouveau ses plans.

D’abord il se résolut à rompre avec sa sauvagerie, à tâter des tables d’hôtes, à se lier avec des voisins d’assiettes, à fréquenter même les théâtres.

Il fut servi à souhait ; il rencontra, un jour, sur le seuil de son bureau, un monsieur qu’il connaissait. Ils avaient, pendant un an, mangé côte à côte, se préservant, l’un l’autre, des mets défectueux ou gâtés, se prêtant le journal, discutant sur les vertus des fers différents qu’ils avalaient, buvant, pendant un mois, ensemble, de l’eau de goudron, émettant des pronostics sur les change-