Page:Huysmans - Croquis parisiens.djvu/295

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consolante adhésion, quand soudain elle s’écria :

— Tiens, mais c’est Sophie ! Ah bien, vrai, elle en a des yeux !

— Où ça ? demanda Madame Dauriatte, en allongeant le cou.

La papetière n’eut pas le temps de répondre ; la porte s’ouvrit dans un choc de timbre, et Sophie Mouveau, les paupières pochées par les larmes, entra et se prit à sangloter devant les deux femmes.

— Voyons, qu’est-ce qu’il y a ? demanda Madame Champagne.

— Faut toujours pas pleurer comme ça ! fit en même temps Madame Dauriatte.

Elles s’empressèrent autour d’elle, la poussèrent sur un siège, la contraignirent à boire du vulnéraire étendu d’eau afin de la réconforter, et elles profitèrent de l’occasion pour s’adjuger un petit verre.

— Nous pouvons tout entendre maintenant, déclara Madame Dauriatte qui se passa le revers de la manche sur la bouche.

Et, harcelée par les deux femmes dont les yeux grésillaient de curiosité, Sophie raconta la scène qui avait eu lieu entre elle et le grand-père de Jules.

Il y eut un moment de silence.

— Vieux mufle, va ! s’écria Madame Dauriatte, laissant échapper par cette injure, comme par une soupape, l’indignation qui pressait sa vieille âme.

Madame