Il avait beau se coucher à neuf heures, la soirée ne finissait plus. Il acheta des cartes à Jutigny, s’efforça de prendre intérêt au jeu de besigue, mais lui et sa femme se rebutèrent, après deux parties.
Un soir pourtant, il se sentit mieux disposé, plus à l’aise. Il ventait à soulever le château dont les corridors tonnaient ainsi que des bombardes et sifflaient par instants tels que des flûtes. Tout était noir ; Jacques bourra la cheminée de pommes de pins et de brindilles, et dans la gaieté des flammes qui s’épanouissaient en touffes de tulipes roses et bleues le long des fleurs de lis noires éparses sur la vieille plaque de fer, au fond de l’âtre, il but un verre de rhum et roula des cigarettes qu’il fit sécher.
Louise s’était couchée et caressait le chat étendu sur sa poitrine. Jacques, assis le coude appuyé sur la table, somnolait, l’œil perdu, la tête vague. Il se secoua, approcha les deux hautes bougies qui éclairaient avec le feu la pièce et il se prit à feuilleter quelques revues que son ami Moran lui avait envoyées de Paris, le matin même.
Un article l’intéressa et l’induisit à de longues rêveries. Quelle belle chose, se dit-il, que la science ! Voilà que le professeur Selmi, de Bologne, découvre dans la putréfaction des cadavres un alcaloïde, la