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Page:Huysmans - En rade.djvu/80

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à la ronde comme un berger qu’a de la connaissance…

— Oui, et des fois que j’ai dit qu’il n’y a rien à faire, on peut aller chercher le vétérinaire de Provins, il a pas belle de s’en charger ; au reste il le sait, cet homme, car une fois venu il a vite fait de cracher et de remonter dans sa carriole.

— Ah ! ben, c’étant ! s’écria Norine, en approuvant du chef.

Jacques regardait le berger tandis qu’il parlait. C’était un petit homme, maigre, tortueux : un peu bancroche, avec un profil dur, à la Bonaparte, et des yeux clairs qui riaient par instants et décelaient, avec un pli de la bouche rasée une incurable ruse. Il avait aux pieds de ces chaussons de lisière, tressés, noirs et blancs, qu’on appelle, dans ce coin de la Brie, « des bamboches », une chemise à raies bleues, un gilet à manches de lustrine noire, une culotte de velours à côtes, retenue par un ceinturon de cuir, en bandoulière une corne de fer-blanc et sur l’épaule un fouet.

— Allons, un verre, reprit Norine ; et de nouveau, l’on trinqua. François s’essuya les lèvres d’un revers de main, et, après quelques recommandations, il descendit, en clopinant, la côte.

Alors pressé de questions par son neveu, le père Antoine parla du berger : il expliqua qu’il était