nois au collège où chacun s’attentait et cariait les autres ; puis c’était toute une jeunesse avide, traînée dans les estaminets, roulée dans les auges, vautrée sur les éviers des filles et c’était un âge mûr ignoble. Aux besognes régulières avaient succédé les avaries des sens et de honteux souvenirs l’assaillaient en foule ; il se rappelait la recherche de monstrueuses fraudes, la poursuite d’artifices aggravant la malice de l’acte ; et les complices, les agentes de ses déchéances défilaient devant lui.
C’était, entre toutes, à un moment, une Mme Chantelouve, une adultère démoniaque qui l’avait précipité dans d’affreux transports, qui l’avait lié aux crimes sans nom des méfaits divins, aux sacrilèges.
Comment raconter cela à ce moine ? se dit Durtal, terrifié par ce souvenir ; comment même s’exprimer pour se faire comprendre, sans devenir immonde ?
Les pleurs lui jaillirent des yeux. Mon Dieu, mon Dieu, soupira-t-il, c’est vraiment trop.
Et, à son tour, Florence parut, avec son sourire de petit voyou et ses hanches de garçonne. Je ne peux pourtant pas narrer au confesseur ce qui se brassait dans l’ombre parfumée de ses vices, s’écria Durtal ; je ne peux pourtant pas lui faire gigler à la face ces filets de pus !
Et dire qu’il va falloir faire cela pourtant ! et il s’appesantissait sur les turpitudes de cette fille trempée dès l’enfance dans les incestes, barattée dès sa puberté par des passions de vieillard, sur les canapés désossés des marchands de vins.
Quelle honte que d’avoir été rivé à celle-là, quelle dégoûtation que d’avoir satisfait aux abominables exigences de ses vœux !