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croître ses cheveux et sa barbe au delà de quarante jours.

S’il vient à tomber dangereusement malade, on brisera le sceau de clôture pour le soigner.

Cette règle, conçue d’après l’esprit de saint Benoît, est indulgente  ; nous sommes loin avec elle des anachorètes, se repaissant d’herbes et de racines, dans les cavernes ou les tombeaux.

Mais ce qui contredit résolument l’idée que tout le monde se forme des reclus, c’est que, d’après les prescriptions de Grimlaïc, les détenus ne devaient jamais être moins de deux ou trois ; chacun vivait, séparé, dans sa geôle, mais pouvait avoir des rapports avec son voisin, par une espèce de chattière, pratiquée dans le mur de séparation  ; et il leur était loisible, à certains moments, de s’entretenir des saintes écritures, de la liturgie, de recevoir l’instruction spirituelle du plus ancien et du plus savant d’entre eux.

Ajoutons qu’à chaque demeure attenait un jardin où le séquestré cultivait quelques légumes et nous voici singulièrement proches de la règle de saint Bruno, avec la maisonnette pourvue d’un jardinet que possède tout Chartreux.

Ainsi que le remarque très justement monseigneur Pavy, qui a, le premier, entrepris de sérieuses recherches sur les reclusages, ce genre de claustration, au neuvième siècle, n’était, en somme, qu’une miniature de couvent.

Ces ordonnances, bien débonnaires déjà, s’adoucirent plus tard encore chez les Camaldules.

Au dixième siècle, saint Romuald, leur fondateur, déclara que le droit de se prononcer sur la validité de la vocation