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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/152

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parenthèses, que les oblats n’étaient pas moins considérés, au point de vue religieux, que les profès, à cette époque.

Enfin, tout en mentionnant les abus qui résultaient de l’oblature de gens qui se réfugiaient dans les monastères pour échapper aux servitudes des armées, un capitulaire de Charlemagne autorisa les laïques à résider, en faisant donation de leurs biens, dans le cloître de saint Vincent de Volturne.

Au neuvième siècle, au synode d’Aix-la-Chapelle, saint Benoît d’Aniane tenta d’interdire l’entrée des oblats dans les ascétères, mais son avis ne prévalut pas, car nous voyons en ce même temps des laïques et des clercs séjourner, après avoir revêtu le froc, dans les agrégations du mont Cassin, de Fulde, de saint Gall ; et, dans cette dernière, l’oblature prospérait, régulière et nombreuse, cent ans après.

Mais ce fut surtout à partir du onzième siècle, qu’elle prit une incroyable extension. Quelle était l’existence de l’oblat dans les cloîtres ? Nous n’ignorons pas qu’il naquit avant le convers, mais sur la façon même dont il vécut, au milieu des pères, nous en sommes réduits à des bribes de documents.

À Hirschau, dans la forêt noire, cinquante oblats remplissaient le rôle qui fut plus tard dévolu aux convers. Ils aidaient à construire les bâtiments, à défricher, à moissonner, et soignaient les malades. Ils semblent bien avoir été les premiers frères-lais, les « converti, les barbati » des cloîtres ; puis, quand ces frères furent créés et organisés, ils durent commencer à occuper cette situation mitoyenne, entre les pères et les convers, qu’ils ont gardée.