Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/157

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car leurs biens retournaient au monastère, moitié au décès du mari et moitié au décès de la femme.

La première catégorie de ces oblats extérieurs, de ceux qui ne signaient aucun engagement financier et n’étaient liés que par le vœu d’obéissance, fut la plus nombreuse aux onzième et douzième siècles. On note ces oblats de deux sexes installés près des principaux centres des congrégations de Cluny et d’Hirschau.

La seconde catégorie, celle des gens qui s’asservissaient moyennant un cens et en continuant à être domiciliés hors des clôtures, se nomma en termes vulgaires « les serfs des quatre deniers ». Le glossaire de Du Cange nous fournit des renseignements détaillés sur leur compte. Le rite de la cérémonie était une imitation de l’asservissement féodal.

Le postulant se présentait, nu-pieds, avec une corde quelconque, quand ce n’était pas celle de la cloche, enroulée autour du col ; il se plaçait sur la tête quatre deniers qu’il déposait ensuite avec ses armes sur l’autel ; et, prosterné devant l’Abbé, il lui jurait obéissance, les mains jointes entre les siennes ; les femmes abandonnaient d’habitude, en signe de féauté, un bijou sur l’autel ; et une charte contenant les raisons et les clauses de cette sujétion était ensuite classée dans les archives de l’abbaye.

En voici une transcrite par la petite Revue Bénédictine et extraite du cartulaire du cloître autrichien de Melck. Elle remonte au treizième siècle.

« Qu’il soit porté à la connaissance de tous les fidèles que les parents d’Adélaïde, entièrement libres et nobles et n’ayant jamais été attachés à aucun homme