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Page:Huysmans - L'Oblat.djvu/436

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À l’heure actuelle, l’on n’a encore découvert aucun remède qui soit efficace contre les ravages de ce parasite ; l’on n’en connaît pas non plus qui puisse enrayer les dégâts de ce pourridié des chambres dont nous sommes, nous aussi, atteints.

Celui-là ne laisse, comme l’autre, après lui, que des fétidités et des caries. Il gruge la France et la décompose : c’est la dissolution de tout ce qui fut honnête, de tout ce qui fut propre. Ce pourridié a fait de notre pays un vignoble de consciences inanimées, un clos d’âmes mortes !

— La vendange des démons ! Notre ami ; mais voyons, à quelle heure s’en va, demain, le père abbé ?

— À cinq heures.

— Nous irons à la gare ?

— Bien entendu.

Le lendemain, en effet, ils se rendirent au chemin de fer et furent rejoints en route par M. Lampre et Mlle de Garambois et, si mélancolique qu’il fût, Durtal ne put s’empêcher de sourire, en considérant sa sœur l’oblate, car, malgré son chagrin et ses yeux gros de larmes, elle n’avait pu omettre sa chère liturgie. Elle était pavoisée de la couleur du jour, le blanc des vierges, mais elle s’était permis, vu la circonstance, de donner un accroc au rite, en joignant une pointe de deuil au blanc, en arborant une cravate violette.

Quand ils pénétrèrent dans la salle d’attente, ils y virent le baron des Atours, sa femme, sa fille, d’autres hobereaux issus des châteaux des environs qui causaient avec le curé, dans un coin.

Durtal serra la main du prêtre, salua les gentilhommes et, pour la première fois, l’on se mêla. L’affliction commune