touchant les cheveux, qu’on détermine la démence ou que l’on empoisonne.
— Bigre ! fit Durtal, j’ai bien peur qu’une larme de cette huile ne soit tombée sur le cerveau du pauvre Gévingey !
— Ce qui est capiteux dans cette histoire, c’est moins la bizarrerie de ces pharmacopées diaboliques, que l’état d’âme de celui qui les invente et les manie. Songez que cela se passe à l’époque actuelle, à deux pas de nous, et que ce sont des prêtres qui ont inventé ces philtres inconnus aux sorcelleries du Moyen Âge !
— Des prêtres ! non, un seul, et quel prêtre ! fit remarquer Carhaix.
— Du tout, Gévingey est très précis, il affirme que d’autres en usent. L’envoûtement par le sang vénénifère des souris eut lieu, en 1879, à Châlons-sur-Marne dans un cercle démoniaque dont le chanoine faisait, il est vrai, partie ; en 1883, en Savoie, on prépara, dans un groupe d’abbés déchus, l’huile dont j’ai parlé. Comme vous le voyez, Docre n’est pas le seul qui pratique cette abominable science ; des couvents la connaissent ; quelques laïques même la soupçonnent.
— Mais enfin, admettons que ces préparations soient réelles et soient actives ; tout cela n’explique pas comment on maléficie avec elles de près ou de loin un homme.