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Page:Huysmans - Là-Bas, Tresse & Stock, 1895.djvu/362

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Il contenait simplement cette attestation : j’avoue que tout ce que j’ai dit et écrit sur la Messe Noire, sur le prêtre qui la célèbre, sur le lieu où j’ai prétendu y assister, sur les soi-disant personnes que j’y trouvai, est de pure invention. J’affirme que j’ai imaginé tous ces récits, que, par conséquent, tout ce que j’ai raconté est faux.

— C’est de Docre ? dit-il, regardant une petite écriture, pointue et retorse, presque agressive.

— Oui ; et il veut, en outre, que cette déclaration non datée soit faite, sous forme de lettre adressée à une personne qui vous aurait consulté à ce sujet.

— Il se défie donc bien de moi, votre chanoine !

— Dame, vous faites des livres !

— Ça ne me plaît pas infiniment de signer cela, murmura Durtal. Et si je refuse ?

— Vous n’assisterez pas à la Messe Noire.

La curiosité fut plus vive que ses répugnances. Il rédigea et signa la lettre que Mme Chantelouve mit dans son porte-carte.

— Et dans quelle rue, cette cérémonie se passe-t-elle ?

— Dans la rue Olivier de Serres.

— Où est-ce ?

— Près de la rue de Vaugirard, tout en haut.

— Et c’est là que demeure Docre ?

— Non ; nous allons dans une maison particu-