Page:Huysmans - La Cathédrale, 1915.djvu/314

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scènes de l’Annonciation, de la Visitation, de la Nativité, répondrait aux mystères joyeux ; — le porche central, qui nous montre l’Assomption et le couronnement de la Vierge, aux mystères glorieux ; — le porche de droite, qui encadre un relief de Job, héraut du Crucifié dans l’Antique Loi, aux mystères douloureux.

— Il y a encore une troisième interprétation, mais celle-là est absurde, fit Durtal ; celle de Didron qui considère cette façade ainsi que la première page du livre de Chartres. Il l’ouvre sur ce portail et constate que les sculpteurs commencent la traduction de l’Encyclopédie de Vincent de Beauvais, en narrant la création du monde ; mais où se cachent-ils donc ces fameux simulacres de la Genèse ?

— Là, dit l’abbé, en avisant un cordon de statuettes perdues sur le bord, dans la dentelle même du porche.

— Attribuer une telle importance à d’infimes figurines qui ne sont, au demeurant, que des remplissages et des bouche-trous, c’est insensé !

— Certes ! mais abordons maintenant le portail.

Vous remarquerez avant tout, que, contrairement au rituel suivi par la plupart des Basiliques de ce temps, par celles d’Amiens, de Reims, de Paris, pour en nommer trois, ce n’est pas la Vierge qui se dresse sur le pilier entre les deux vantaux de la porte, mais bien Sainte Anne, sa mère, et il en est de même dans les verrières, à l’intérieur de l’Eglise, où Sainte Anne, en négresse, la tête enveloppée d’un foulard bleu, presse dans ses bras Marie, tannée telle qu’une Moricaude.

— Pourquoi ?