Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/101

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ne fleurent plus les excitantes senteurs de la maréchale, et tes yeux si bizarrement lutins, dans leur cercle de pastel, ne décèlent plus que le grossier hébétement d’une fille de ferme !

Ô Estelle ! si Némorin, qui devait aller chez ton père lui demander ta main, te voyait si fantastiquement enlaidie, crois-tu qu’il s’écrierait : « En corset, qu’elle est belle ! Ô ma mère, voyez-la ! » Hélas ! lui aussi est bien changé ! Au lieu d’un galant cavalier au pourpoint céladon, agrémenté de bouffettes roses, aux chausses lilas ou jaune tendre, je vois un gros vacher vêtu d’une souquenille érodée, délavée et racornie par la pluie et le soleil.

Où donc est ta houlette enrubannée de faveurs bleues ? ô Némorin ! Où donc ta panetière, ta chemisette godronnée ? ô Estelle ! Où donc surtout ta taille frin-