Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/102

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gante, ton regard enjôleur, plein de menteuses mignotises ?

Las ! tout cet exquis et pimpant attirail a disparu depuis longtemps ! Ces ondoiements de jupes, ces bruissements de linge, ces cliquetis de pierres fines, ces sifflements de la soie dans des forêts de théâtre, sous des feuillages bleutés, ont disparu pour jamais !

Et pourtant tu voudras peut-être les revêtir, ces falbalas que je regrette, maritorne joufflue ! Tu feras comme tes sœurs, comme tes aînées, tu iras à Paris, et ta robuste armature y fléchira sous le poids des grandes saouleries et des combats lubriques ! Et qui sait si, un soir de mi-carême, lasse de traîner en vain sur l’asphalte des trottoirs tes charmes frelatés et malsains, tu ne décrocheras pas dans l’arrière-boutique du fripier la défroque des bergères de