Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/128

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nètes. Les filles dansaient et les papas et les mamans buvaient du vin chaud dans les saladiers en porcelaine épaisse. Les enfants se hissaient sur les tables, battaient des mains, riaient, jappaient, appelaient leur grande sœur qui leur souriait et venait les embrasser dès que la ritournelle était finie.

Mais l’heure s’avançait et nous voulions aller au concert ; nous sortîmes et entrâmes dans une allée éclairée au gaz et terminée par une porte en velours pisseux. La salle était grande, ornée en haut de masques grimaçants d’un rouge brique avec des cheveux d’un vert criard. Ces masques avaient évidemment la fatuité de représenter les emblèmes de la comédie. La scène était haute et spacieuse, l’orchestre se composait d’une dizaine de musiciens. Chut ! silence ! la toile se lève, les violons entament un