Page:Huysmans - Le Drageoir aux épices, 1921.djvu/180

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vous êtes assez honnête pour offrir à une pauvre vieille artiste un petit verre de ratafia, je vous dirai tout au long pourquoi, tous les matins, je viens peindre Ophélie.

— Allons, dit José, en la poussant dans un cabaret et en l’installant sur une chaise, dans un cabinet particulier, voici du ratafia, parlez.

— Je vous dirai tout d’abord, commença-t-elle, que je suis émailleuse fort habile ; au reste, vous avez pu voir… Ah çà mais, à propos, comment avez-vous vu ?… — Peu importe, cela ne peut vous regarder, continuez. — Eh bien ! je vous disais donc que j’étais une émailleuse fort habile et que si jamais vous… — Au fait ! au fait ! cria José furieux. — Ne vous emportez pas, voyons, là, vous savez bien que la colère… — Mais tu me fais bouillir, misérable ! hurla