Page:Huysmans - Marthe, histoire d'une fille, 1876.djvu/104

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du poëte, il bredouilla : Hein, mon fils, c’est une largue qui vous traque les entrailles, ça ? Elle a du persil, c’est clair, mais avouez que sa tête ressemble à celle de la statue des merlans, « Mlle Sydonie », avec ses mirettes noires et ses cheveux en poils de soleil !

— Hé ! pomme de canne ! mugit une voix, tu jaspineras plus tard. Sers-nous d’abord des bocks !

Il fut impossible à Léo de reprendre la conversation au point où il l’avait laissée. Il s’apprêtait à sortir, se promettant de revenir dans la journée, mais toutes les issues étaient bouchées par des entassements de corps. Un triomphant vacarme emplissait la salle ; une douzaine d’individus avaient roulé par terre et dormaient, à jambes rebindaines, et, dans les coins, des égueulées, les cheveux épars, ardaient sous les regards flambants et se débattaient entre les bras des assaillants qui les voulaient pétrir. Léo et son ami atteignaient enfin la porte quand elle s’ouvrit, jetant sur le parquet une nouvelle râtelée d’artisanes en godailles, secouant leurs jupes, riant d’un rire stupide, hurlant à pleins poumons :

— Chahut ! Chahut !