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Page:Huysmans - Prières et pensées chrétiennes (1910).djvu/37

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le renoncement, et sa vie pieuse ne l’a-t-il pas résumée tout entière, dans ces quatre lignes qui terminent l’Oblat : « Oh ! mon cher Seigneur, donnez-nous la grâce de ne pas nous marchander ainsi, de nous omettre, une fois pour toutes, de vivre enfin n’importe où, pourvu que ce soit loin de nous-même et près de vous ! »

C’est là qu’il faut chercher le secret des derniers mois. Dans ses colloques avec Dieu, il puisait la force de tout affronter, et la sublime bravoure, avec laquelle il parlait de sa mort, réglant le détail de ses funérailles, dictant sa lettre de décès, demandant enfin qu’on lui envoyât l’habit d’oblat bénédictin, dans lequel il voulut être enseveli.

Sa mort, elle restera le plus parfait et le plus éloquent de ses ouvrages. Depuis plusieurs années, visité par les maladies, il fut, au moment où il publiait les Foules de Lourdes, atteint du cancer qui allait l’emporter.

Le succès du livre, écrit à la louange de la Vierge qu’il avait tant aimée, lui assura la dernière joie qu’il eut sur terre. Il est probable qu’il connut, dès le premier jour, la gravité de son état ; mais aucune plainte ne sortit de sa bouche et durant les mois d’agonie, où il sentait la vie l’abandonner au milieu de souffrances indicibles, il ne parla de son mal que pour en soumettre la durée à la volonté de Dieu.

Il n’apparaissait plus que rarement dans son