Page:Huysmans - Sainte Lydwine de Schiedam (1912).djvu/258

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Il paraissait vraiment tissé avec les fils de la Vierge, tant sa trame était fine ; sa couleur était d’un vert d’eau très pâle et il exhalait une odeur à la fois pénétrante et ténue, exquise.

Tout en le considérant, Lydwine s’était si bien absorbée dans ses actions de grâce, qu’elle avait absolument perdu la notion du temps ; elle s’avisa tout à coup que le terme des heures déterminé par Marie pour conserver ce présent, allait expirer.

Aussitôt et bien que le jour ne fût pas encore éclos, elle fit appeler Jan Walter et lui raconta sa vision.

Il palpait, stupéfié, le voile.

— Mais, s’écria-t-il, vous n’y songez pas, la nuit est très noire, l’église est fermée et je n’en ai pas les clefs ; en admettant, du reste, que je puisse y pénétrer, cela ne servirait de rien puisque je ne saurais atteindre, dans l’obscurité, le sommet de la statue qui domine l’autel et qui est, par conséquent, très haut ; attendons donc, si vous le voulez bien, que l’aube nous éclaire et j’irai.

— Non, non, répartit la sainte ; l’ordre que j’ai reçu est formel ; ne vous inquiétez pas d’ailleurs de tous ces détails ; l’église s’ouvrira, la lanterne que vous avez allumée pour venir ici vous fournira une clarté suffisante pour découvrir, appuyée contre le mur latéral, au nord du sanctuaire, une échelle ; une fois monté dessus rien ne vous sera plus facile que de coiffer la statue ; partez donc, je vous en prie, mon père, sans différer.

Walter s’en fut réveiller le sacristain qui lui ouvrit